C’est le titre d’un très beau film de Roberto Rosselini, qui raconte la fin d’une histoire d’amour dans le sud de l’Italie, entre Naples et Capri.
Pas superstitieux, Monsieur Schmidt et moi avons justement choisi la baie de Naples pour entamer l’été, dorer nos teints de bidet, goûter aux saveurs de la Campanie et picoler comme des Porsche Cayenne.
Mission accomplie : on ne voit plus nos pieds, mais le reste est bronzé, on a même les marques de la rondelle de citron du Spritz sur la joue.
(Sur un ton d’hôtesse de l’air) Procida est la plus petite des trois îles de la baie de Naples, et de loin la plus préservée du tourisme de masse qui envahit Capri, et dans une moindre mesure, Ischia. Le port de pêcheurs de Corricella a prêté ses façades multicolores, ses bateaux en bois bleu et blanc et sa lumière ambrée à de nombreux films devenus cultes, dont Le talentueux Monsieur Ripley, avec Jude Law et Gwyneth Paltrow, et Il Postino, avec Philippe Noiret Massimo Troisi (deux films qu’au passage, je vous recommande chaudement) ; les chats et les enfants se poursuivent le long du quai planté de jolies terrasses, qui invitent toutes à desserrer un cran de sa ceinture : j’ai notamment goûté l’une des meilleures glaces de ma vie à Chiaro Di Luna, un glacier artisanal qui change de parfums tous les jours, et dont la “Noccioletta” me ferait danser sur des braises avec un ballon sur le nez.
Les moteurs sont interdits le soir, ce qui invite à flâner le long des ruelles étroites, et à regarder les vieux s’interpeller sur les places pavées du village dominant le port, dos au spectaculaire coucher de soleil sur la mer. Les plages du Nord de l’île sont parmi les plus belles que j’ai vues en Méditerranée – et j’ai infusé dans la mer des Cyclades -, les calamars frits, l’un de mes péchés mignons, sont à se rouler par terre, bref, je veux acheter une maison lézardée là-bas et écrire des romans sous mon olivier centenaire préféré, un grillon apprivoisé sur l’épaule.

Port de Marina Grande, Procida
Plage de Chiaia, Procida

Port de Corricella, Procida
Les citrons, très doux et énormes, poussent partout sur l’île. Ils se mangent coupés en dés, avec des concombres ou des courgettes crues, un trait d’huile d’olive, des copeaux de parmesan râpé, du basilic frais. Une buterie.
Capri m’a déçue, sans doute parce que j’ai eu l’impression d’être un Sims dans un parc d’attraction géant, où les touristes coagulent aux terrasses clinquantes pour boire des Lemonata (citron pressé) qui coûtent un bébé Smic, et où les boutiques de luxe tutoient les magasins de souvenirs à l’amiante, le long de trottoirs trop immaculés pour me plaire. Mais la vue sur la baie est sublime, et Anacapri, qui domine Capri, plus respirable. Si vous y passez, prenez le téléphérique à Anacapri, qui vous dépose devant ce paysage pute à likes, jadis dit “de carte postale.”
Enfin, j’ai adoré les veines des rues aux murs pelés et tatoués de Naples : crade et majestueuse, baroque, vulgaire, fascinante, conforme à son cliché.
Les santons napolitains sont parmi les plus réputés du monde, dans leur version biblique ou, heu, néo-biblique
Je vous embrasse fort mes amours, et m’envole, ou plutôt, roule vers les Pouilles.
F.
super,
je vais y etre aussi dans les Pouilles la semaine prochaine, j’attends avec impatience tes commentaires pour m’orienter
Merci encore pour ces lignes pleines d’humour et de tendresse.
beau voyage
Merci à toi @Joelle, on se croisera peut-être à la plage ;-) !
J’avoue avoir été soufflée par les photos de Procida, ça ressemble à un petit paradis, d’autant plus si les touristes n’ont pas encore trop envahis ce petit bout de terre!
Quant à Naples, la ville a l’air authentique à souhait malgré ses façades noires.
A méditer pour de futures vacances, moi qui ne rêve que de faire un tour en Italie!
Bises,
Céline.
@Merrygoroundgirl : je te donnerai volontiers des adresses ;-) Des baisers